Publié le 20/01/2025
Zone Euro : « Il y a toujours une lumière au bout du tunnel »
Le titre du jour est un brin provocateur, tant les nuages s’amoncellent au-dessus de la zone Euro. La croissance de l’activité, et en particulier celle de la demande privée, est à la peine. Un chaos politique s’est installé en France et l’élection de Donald Trump a entraîné une défiance des investisseurs à l’égard du vieux continent. Dès lors, faut-il céder au pessimisme ambiant ? Y a-t-il, malgré tout, des raisons d’anticiper de bonnes nouvelles en 2025 pour la zone Euro ?
Disons-le d’emblée, la situation économique en zone Euro n’est pas au beau fixe. Les enquêtes conjoncturelles soumises aux entreprises sont mal orientées, de même que les données réelles. Il convient toutefois de noter des disparités importantes entre pays. La France et l’Allemagne peinent à sortir la tête de l’eau, tandis que l’Espagne devrait enregistrer cette année un taux de croissance du PIB supérieur à celui des Etats-Unis. Les poids des économies respectives au sein du PIB de la zone Euro ce faisant, la situation agrégée demeure déprimée.
En dépit de ces éléments, notre scénario central 2025 est plus optimiste que le consensus. Notre argumentaire en faveur d’un redressement conjoncturel peut se décomposer en trois briques.
1ère brique : le consommateur
Perdue de vue en 2024, nous anticipons une reprise de la consommation des ménages européens en 2025. D’une part, du fait du regain de confiance des consommateurs, observable au travers des enquêtes conjoncturelles dédiées, et implicitement liée à la baisse de l’inflation et celle des taux d’emprunt. Dans la même veine, nous prévoyons également une hausse du revenu réel disponible. D’autre part, l’épargne accumulée depuis la pandémie atteint désormais un niveau record et ne s’est que très peu étiolée, peu importe le pays considéré. Une nouvelle fois, à la faveur de la baisse de l’inflation (notamment énergétique et alimentaire) et des taux d’emprunt, une désépargne, susceptible de contribuer à davantage de consommation et d’investissement des ménages, est décemment envisageable.
2ème brique : l’investissement
Sans surprise, l’investissement des entreprises a été fortement pénalisé par le resserrement monétaire et par la faiblesse de la consommation. Ce constat s’étend également à l’activité immobilière prise au sens large. Les baisses de taux de la BCE passées et à venir devraient néanmoins permettre aux capitaux de se redéployer. A ce titre, il convient de noter que l’on observe d’ores et déjà un léger rebond du volume de crédit accordé aux entreprises non-financières par les banques commerciales. Ces mêmes banques indiquent par ailleurs qu’elles commencent à desserrer l’étau sur les conditions d’octroi de crédit.
3ème brique : les facteurs plus structurels
Depuis 2022, nous avançons, l’idée que le verrou de la dépense publique a sauté. Un sursaut indispensable au financement des transitions, après des années d’austérité. Transition écologique bien sûr, mais aussi celle vers plus d’autonomie stratégique ou encore celle liée au défi démographique. Au-delà de la tragédie des horizons politiques consistant à se focaliser sur la réduction des déficits à court terme, des investissements publics et privés colossaux sont, en effet, nécessaires. C’est tout le propos du rapport Draghi, qui incite les états européens à investir davantage et favoriser les gains de productivité. Ce dernier a dans un premier temps suscité une forme de rejet, notamment du côté de l’Allemagne. Depuis l’élection de Donald Trump, force est toutefois de constater que les choses ont changé. La Commission européenne plaide pour la mise en œuvre d’un plan de compétitivité, des investissements massifs dans le secteur de la défense ont été annoncés et certains membres de la BCE exhortent les Etats à faire de l’accroissement de la productivité une de leurs priorités.
Impossible néanmoins de ne pas mentionner le risque politique et les menaces Outre-Atlantique. A ce titre, il convient tout d’abord de noter que la chute précipitée du gouvernement Barnier a certes eu pour conséquence un accroissement de l’écart de taux entre la France et l’Allemagne, mais elle n’a pas entraîné de hausse du taux d’emprunt de la France. Le taux à 10 ans français s’élevait à 3,13 % fin octobre, contre 2,88 % le 6 décembre. Ensuite, que les élections de février en Allemagne seront décisives, en particulier s’agissant de la troisième brique explicitée plus haut. Et enfin, que nous pensons que les hausses de tarifs douaniers envisagées par D. Trump relèvent d’une arme de négociation plutôt que d’une menace prête à être exécutée immédiatement...
Sources
Ecofi, au 09 décembre 2024. Les performances passées ne sont pas un indicateur fiable des performances futures. Document non contractuel. Les analyses et les opinions mentionnées ci-dessus représentent le point de vue de l’auteur. Elles sont émises en date du 09 décembre 2024 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. Ce document est produit à titre purement indicatif. Il constitue une présentation conçue et réalisée par Ecofi à partir de sources qu’elle estime fiables. Ecofi se réserve la possibilité de modifier les informations présentées dans ce document à tout moment et sans préavis. Il est produit à titre d’information uniquement et ne constitue pas une recommandation
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